La dernière récession remonte à 2008, c’est donc dire que nous sommes à la neuvième année d’expansions nord-américaine. Cela indique-t-il que nous sommes au seuil de l’abîme??
Pas nécessairement.
Une récession pourrait être provoquée par un choc externe tel que l’implosion de la zone euro, une crise géopolitique majeure (Corée du Nord) ou encore une hausse exceptionnelle des cours pétroliers induite par une baisse marquée de l’offre. Celle-ci serait alors probablement peu profonde, mais longue, surtout si la FED (banque centrale américaine) n’avait pu hausser ses taux au niveau adéquat pour se donner une marge de manœuvre subséquente. Par contre, elle serait plus marquée, plus courte et dans un horizon plus lointain si elle résultait véritablement d’une surchauffe de l’économie et d’une inflation devenue problématique. Quoi qu’il en soit, bien malin celui ou celle qui prédira la date exacte de son arrivée.
Un enjeu important présentement et dans les prochains mois se situe du côté du revenu fixe. Car dans un contexte de hausses de taux d’intérêt en Amérique du Nord, les gestionnaires devront user d’ingéniosité, de rigueur et de stratégies plus que jamais afin de préserver le capital et créer de la richesse dans la partie obligataire des portefeuilles.
Chez nous, la préservation du capital à long terme est cruciale. C’est pourquoi nous travaillons avec des firmes et des gestionnaires qui épousent cette philosophie. D’ailleurs, nous constatons depuis quelques mois que certains gestionnaires tendent à relever le niveau de liquidité de leur portefeuille. Une façon proactive de prémunir vos actifs contre un repli, et ensuite au moment opportun , refaire le plein de très bonnes compagnies à rabais de 10 à 20% de leur valeur réelle. Aussi, les stratèges obligataires avec qui nous travaillons ont réduit la durée des obligations et diversifié celles-ci géographiquement et par type d’émetteurs afin d’atténuer les prochaines hausses de taux.
À notre avis, les deux choses à ne pas faire en tant qu’investisseur sont, premièrement de déroger de notre plan et de notre répartition d’actif à cause des mauvaises nouvelles. Et deuxièmement, de tenter de faire du « Market Timing » c’est-à-dire de sortir ou entrer impulsivement dans le marché en croyant que c’est le bon moment. L’investissement n’est pas une loterie…
Je termine en vous souhaitant un magnifique automne, saison de fraîcheurs, de récoltes et de couleurs.
Clément Genest Pl. Fin.
Septembre 2017