L’inflation semble être le mot qui est sur toutes les lèvres actuellement. Et c’est avec raison, car en tant que consommateurs, nous en somme tous affectés. Mais qu’est-ce que l’inflation exactement, et pourquoi ça existe? Comment mesure-t-on l’inflation et est-ce toujours un phénomène qui est négatif? Cette infolettre vise à répondre à ces questions et offrir également quelques perspectives d’avenir.
L’inflation, qu’est-ce c’est, exactement?
L’inflation est souvent utilisée pour décrire l’impact de la hausse des prix du pétrole ou des denrées alimentaires sur l’économie. Par exemple, si le prix du pétrole passe de 75 $ le baril à 100 $ le baril, les dépenses des entreprises augmenteront et les coûts de transport pour tout le monde augmenteront également. En réponse à cette situation, cela peut entraîner une augmentation de nombreux autres prix.Cependant, la plupart des économistes considèrent que la définition réelle de l’inflation est légèrement différente. L’inflation serait donc fonction de l’offre et de la demande de monnaie, ce qui signifie que produire relativement plus de dollars rend chaque dollar moins précieux, ce qui force l’augmentation du niveau général des prix. Milton Friedman, célèbre économiste américain, a décrit l’inflation comme étant le résultat de « trop d’argent pour trop peu de biens », entraînant une hausse des prix.
Pourquoi y aurait-il plus d’argent en circulation? Une augmentation de la masse monétaire pourrait être due aux dépenses publiques. Nous n’avons qu’à penser ici à toutes les mesures d’urgence financière mises en place par les différents paliers de gouvernements au début de la crise du Covid-19 pour aider les ménages et les entreprises à naviguer cette tempête.
Une deuxième raison peut aussi être le résultat d’une demande accrue ou d’une pénurie de biens de consommation. Encore une fois, la crise du Covid-19 a certainement mis en évidence les faiblesses des chaînes d’approvisionnement et les goulots d’étranglement qui en résultent, faisant en sorte qu’il est souvent difficile d’obtenir certains biens de consommation qui auparavant étaient très accessibles. Et c’est sans oublier la pénurie de la main-d’œuvre qui vient complexifier la situation.
Comment mesure-t-on l’inflation?
La Banque du Canada et le gouvernement canadien ont adopté en 1991 un régime de ciblage de l’inflation qui a pour objectif de maintenir à moyen terme l’inflation à l’intérieur d’une fourchette allant de 1 à 3 %. Cette cible est exprimée en fonction du taux d’augmentation sur douze mois de l’indice des prix à la consommation (IPC) global.
L’Indice des prix à la consommation (IPC) représente les variations de prix comme expérimentées par les consommateurs canadiens. On mesure cette variation de prix en comparant, au fil du temps, le coût d’un panier fixe de biens et services. Il s’agit de l’estimation la plus pertinente de l’évolution du coût de la vie pour la majorité des Canadiens, car ce panier est composé de biens et de services tels que les aliments, le logement, le transport, les meubles, les vêtements, les loisirs et d’autres articles généralement achetés par les Canadiens.
Est-ce qu’il y a des avantages à l’inflation?
Lorsque l’économie ne fonctionne pas à pleine capacité, ce qui signifie qu’il y a de la main-d’œuvre ou des ressources inutilisées, l’inflation contribue théoriquement à augmenter la production. Plus de dollars se traduisent par plus de dépenses, ce qui équivaut à plus de demandes. Plus de demandes, à son tour, déclenchent plus de production pour répondre à cette demande.
À quoi peut-on s’attendre pour les prochains mois?
Selon la Banque de développement du Canada, pour nous aujourd’hui, il faudra fort probablement attendre le début de la prochaine année avant que l’inflation revienne sous les 5% et le printemps 2023 pour retrouver cette fourchette cible entre 1% et 3%. Ceci étant dit, même si l’inflation continue à battre des records au Canada pendant l’été, les analystes de la BDC ne s’attendent pas à ce qu’elle atteigne les deux chiffres.
Bien entendu, l’environnement inflationniste dans lequel nous vivons est très différent de ce que nous avons vécu au cours des trente dernières années. Si cela peut vous sembler décourageant, dites-vous qu’il s’agit d’une récupération nécessaire à la suite d’une crise, et non un symptôme d’un problème systémique. Le temps fait bien les choses comme on dit et permettra à l’économie d’éventuellement retrouver un rythme plus sain et soutenable.
Clément Genest Pl. Fin., Président
Stéphanie Miersch, Directrice du développement des affaires
Sources:
Lettre économique mensuelle de la BDC: CLIQUER ICI
Banque du Canada: cible de maîtrise de l’Inflation: CLIQUER ICI
Investopedia: When is inflation good for the ecobomy? CLIQUER ICI